Les musulmans dans l’histoire de l’Europe. t. 1. Une intégration invisible / Jocelyne Dakhlia e Vincent

Cet ouvrage collectif ambitieux et novateur interroge, dans un premier tome, « une intégration invisible » des musulmans en Europe occidentale entre le xive siècle et le début du xixe siècle, avant de mettre en exergue, dans un second tome, les dynamiques intégratrices qui animent les sociétés de cet « entre-deux » qu’est l’espace méditerranéen. Les deux volumes partagent la même ambition d’éclairer les débats contemporains sur l’Europe, sa définition, ses contours, ainsi que ses relations avec l’islam et le monde de l’Islam. Alors que la question de la candidature de la Turquie à l’Union européenne ou le projet de l’« Euroméditerranée » ont suscité les passions et interrogé la notion même d’Europe, ces deux volumes offrent de nouvelles perspectives pour mieux remettre en cause la vision réductrice de deux mondes qui s’affrontent et dont les échanges, faits uniquement d’emprunts culturels ou de traités diplomatiques, n’auraient été que sporadiques, voire anecdotiques, avant les expériences coloniales du xixe siècle.

Aussi les deux volumes entendent-ils réviser un certain nombre de topoi pour mieux « restituer de la chair » (t. 1, p. 22) à l’histoire des relations de l’Europe occidentale avec l’islam. Il s’agit de battre en brèche la supposée ignorance islamique de l’Europe de la fin du Moyen Âge à l’époque moderne pour réévaluer des circulations méditerranéennes bien antérieures aux confrontations coloniales. Cette étude des circulations délaisse logiquement l’Europe sous domination ottomane pour privilégier les régions de frontière et les espaces de commerce, à savoir la Méditerranée, la façade atlantique ainsi que la frontière de l’empire des Habsbourg avec l’empire ottoman. L’introduction du premier tome propose un cadre méthodologique et théorique stimulant dans la perspective d’une histoire nécessairement connectée. Elle pose les termes de la réflexion et ses gageures, notamment la difficile identification des musulmans dans les sources, tout en s’interrogeant sur les raisons qui ont poussé l’historiographie à négliger les musulmans présents en Europe lors de la période couverte, jusqu’à les rendre quasiment « invisibles ».

Tout en s’appuyant sur la bibliographie la plus récente, le premier tome explore, de la côte Atlantique du Portugal jusqu’à Vienne, en passant par la France et la Grande-Bretagne, les circulations des musulmans ainsi que la nature de leur intégration sociale, voire sociétale, dans ces espaces. C’est à la recherche des formes d’accommodement à l’islam et aux musulmans, en dépit de contextes souvent conflictuels, que les chercheurs construisent leur apport, dans un souci historiographique et méthodologique constant. Selon cette perspective, la première partie est consacrée à un état des lieux de la présence musulmane en Europe, avant d’en tenter une reconstruction historiographique pour en proposer finalement une lecture dynamique. Au fil des contributions, c’est tout un monde de marchands, de serviteurs, d’esclaves, de diplomates, d’artisans ou de soldats, parfois convertis au christianisme, qui émerge pour sortir de l’ombre historiographique.

Le lecteur comprend que, selon les contextes, des stratégies de dissimulation ont pu être mises en place par les musulmans eux-mêmes tandis que les sociétés d’accueil ont parfois préféré se montrer indifférentes à une telle présence qui, parfois considérée comme banale, explique le silence des sources. Les chapitres proposent différents éclairages sur cet objet complexe, alternant entre des approches micro-historiques de groupes d’individus relativement réduits et l’exploration de présences plus massives. Le service des sœurs Ayche et Fatma à la cour de Catherine de Médicis permet à Frédéric Hitzel de réfuter le préjugé selon lequel l’empire ottoman n’aurait jamais « fourni aucun élément de population intéressant » au royaume de France (p. 33). Les itinéraires étudiés par Simona Cerutti d’un tailleur anatolien à Turin ou par Emanuele Colombo du fils du roi de Fez entré dans la Compagnie de Jésus mettent en lumière la question délicate de la frontière religieuse dans le processus d’intégration individuelle dans les sociétés d’accueil. Dans le cas de Livourne analysé par Guillaume Calafat et Cesare Santus, cette intégration, à la fois considérable et bien visible, a donné lieu à des interactions multiples dans la société portuaire cosmopolite. Ces différentes approches trouvent leur unité dans une commune réflexion sur les sources, leur analyse et leurs limites, ainsi que sur la possibilité d’y identifier des « musulmans » et leurs réseaux.

Le second tome est consacré à une étude renouvelée des passages et contacts en Méditerranée. Cet ouvrage dresse un état des lieux bibliographique, historiographique et épistémologique complet et actualisé sur la Méditerranée comme objet historiographique. Faruk Tabak en avait résumé la disparition dans le champ des études historiques  [1]. L’inclusion de travaux en anglais, allemand, italien, espagnol, bosniaque, portugais, français, turc autorise une approche connectée stimulante. Dans l’esprit des areas studies, l’espace méditerranéen n’est pas pensé à travers une indéfinissable unité culturelle, politique, anthropologique ou sociale mais comme un espace de « l’entre-deux » connecté. Au-delà de la Méditerranée « homogène », selon les approches braudéliennes, ou « divisée », selon celles privilégiant le choc des civilisations, cette vaste enquête interroge ces « Méditerranées multiples » que l’on trouve chez Sanjay Subrahmanyam ou David Abulafia.

De la Méditerranée ottomane, européenne et maghrébine en passant par la Méditerranée insulaire, l’espace se dilate jusqu’à un au-delà méditerranéen incluant les colonies portugaises en Guinée. L’étude d’António de Almeida Mendes sur les Blancs de Guinée fait le trait d’union entre espaces méditerranéen et atlantique. Un espace également imbriqué, comme le montrent les présides ibériques au Maghreb et les possessions vénitiennes en Méditerranée islamique, et innervé par un vaste système d’interactions et de parcours.

Un concept clé et fructueux a été retenu dans ce second volume pour problématiser les liens tissés entre les différentes sociétés méditerranéennes, celui de « l’entre-deux ». Il permet de dépasser l’opposition entre une approche irénique et une approche conflictuelle des modalités d’interactions interculturelles ou intersociétales. Une réhabilitation du conflit est suggérée en l’interprétant non pas comme une fracture absolue mais comme une ligne de front et d’alliance, liée à la complexité des mouvements d’une rive à l’autre, où certains sont appelés à vivre un jour de l’autre côté. Wolfgang Kaiser démontre que le rachat des captifs faisait partie de l’ordinaire et non de l’extraordinaire dans la pratique du commerce méditerranéen. Islamiques ou européennes, musulmanes ou chrétiennes, les sociétés méditerranéennes sont traversées par des dynamiques d’exclusion et d’inclusion, de rupture et d’innovation, de rapports de force, d’ouverture et d’assimilation de l’altérité. Mathieu Grenet étudie l’exemple diasporique des sujets ottomans « Grecs de nation » tandis que Natalia Muchnik propose une étude commune des diasporas morisques et marranes pour montrer leur forte hétérogénéité sociale et religieuse.

L’entre-deux introduit un espace tiers, voire une culture et une altérité tierces encouragées par des acteurs qui jouent le rôle de véritables passeurs ou médiateurs entre cultures et langues. G. Calafat s’intéresse ainsi au rôle des interprètes de la diplomatie à Alger dans les années 1670-1680, même s’il n’est pas possible d’établir un idéal-type du médiateur interculturel. Étudier les formes d’interaction entre les sociétés islamiques et celles d’Europe occidentale suppose toutefois la singularisation de l’espace méditerranéen, trop souvent lu à l’aune du schème de conquête conceptualisé dans des contextes américains et hérité du modèle colonial atlantique. L’intercirculation séculaire en Méditerranée rend structurellement impensable une « première rencontre » ou un choc et, par conséquent, la reprise du concept de métissage, favorisant le rapport d’équivalence entre vaincus ou dominés et colonisés.

La question de l’islamophobie et de l’islamophilie savante est également posée concernant les passages de l’Islam en Europe, encore peu étudiés. Daniel Hershenzon souligne la fabrique de la Méditerranée jusque dans l’historiographie à travers la propagande chrétienne de la captivité. Il suggère une histoire connectée des formes de captivité et d’esclavage des musulmans en Europe et des chrétiens à l’intérieur de l’empire ottoman en montrant que les deux systèmes étaient étroitement reliés et interdépendants par le jeu des négociations. Il reconstitue de fait un cadre méditerranéen et non national, privilégié par le champ bourgeonnant des études sur la captivité, pour restituer les liens que la captivité a tissés entre le Maghreb et l’empire des Habsbourg.

L’entre-deux est lui-même invité à être dépassé ou nuancé par trois éléments : « espace liminaire ou hors lieu », il ne figure pas toujours comme un trait d’union entre deux sociétés mais parfois comme un espace plein et neutralisé, propre à la négociation. Il peut aussi s’agir d’un espace syncrétique modelé par des individus ou des groupes sans pour autant créer un tiers espace. Enfin, l’entre-deux n’est pas un monde en soi, un « middle-ground », du fait de l’état transitoire des processus d’intégration et d’assimilation, en recomposition permanente. Au-delà des phénomènes de porosité ou de transfert, un continuum véritable peut parfois émerger sans pour autant abolir les possibles adversités. Jocelyne Dakhlia l’illustre à travers le cas remarquable de Thomas-Osman Arcos. Chrétien renié et converti à l’islam, vivant à Tunis, membre de la République des Lettres, il plaide la possibilité d’être à la fois français et musulman tout en niant son acculturation tunisienne, pourtant bien fondée. M’hamed Oualdi étudie quant à lui l’économie générale de la mobilité des mamelouks des beys de Tunis entre le xviie et le xixe siècle.

Le brassage des cultures dans l’espace méditerranéen ne doit pas occulter les continuités culturelles entre toutes ces sociétés. C’est précisément cette familiarité structurelle qui explique l’aptitude des passeurs de frontières à maîtriser si rapidement les codes d’une société autre. Ce second volume invite donc, à travers de nombreuses études stimulantes, à repenser les sociétés méditerranéennes et les rapports entre l’Europe musulmane et chrétienne, islamique et occidentale.

Clarisse Roche


DAKHLIA, Jocelyne; VINCENT, Vincent (dir.). Les musulmans dans l’histoire de l’Europe, t. 1, Une intégration invisible. Paris: Albin Michel, 2011. 646p. Resenha de: ROCHE, Clarisse. Annales. Histoire, Sciences Sociales. Paris, n.4, 2016. Acessar publicação original [IF].

Europe in the Era of Two World Wars. From Militarism and Genocide to Civil Society, 1900-1950 – BERTGHAHN (LH)

BERGHAHN, Volker R. Europe in the Era of Two World Wars. From Militarism and Genocide to Civil Society, 1900-1950. Princeton: Princeton University Press, 2006. 163 pp. Resenha de: NEVES, João Campos. Ler História, n.62, p.216-219, 2012.

1 Volker R. Berghahn é professor de História na Universidade de Columbia, em Nova Iorque. É doutorado pela Universidade de Londres e lecionou na Alemanha e em Inglaterra, antes de passar pela Brown University dos Estados Unidos. Trata-se de um especialista em história da Alemanha contemporânea e da relação entre os Estados Unidos e a Europa, focando-se essencialmente no estudo da Guerra Fria, sob esta perspetiva. É autor de uma obra relevante e diversificada, na qual se inclui The German Empire, 1871-1914: Economy, Society, Culture and Politics, que se centra no império conduzido por Bismarck, e mais tarde por Guilherme II. Trata-se de um estudo que pretende explicar como é que a Alemanha imperial eminentemente aristocrática, como foi a Alemanha do Kaiser e do chanceler Bismarck deu lugar ao Terceiro Reich, a partir de 1933. Publicou também America and the Intellectual Cold Wars in Europe que aborda as relações entre os Estados Unidos e a Europa durante a Guerra Fria, assente numa análise sobre a influência cultural americana na Europa do após II Guerra Mundial.

2 Europe in the Era of Two World Wars é um estudo histórico focado na análise das dinâmicas modernizadoras, económicas, sociais, culturais e políticas que marcaram a história europeia desde finais do século XIX até ao após II Guerra Mundial. O autor aplica o seu modelo teórico à história da Alemanha deste período, fazendo aproximações mais generalizantes à história do pensamento político, cultural e intelectual europeu, indissociável daquilo que levou ao eclodir dos dois conflitos mundiais. A sua proposta para compreender a Europa entre guerras baseia-se em duas alternativas políticas radicalmente opostas, que consubstanciavam formas de organização social modernas. Ao contrário dos teóricos liberais, Volker recusa categoricamente associar à modernidade a existência exclusiva de comunidades políticas baseadas nos princípios de abertura política, económica e cultural, avessas à violência e regidas pelos pressupostos democráticos da solidariedade e da justiça. As sociedades governadas pelos «homens de violência» são também um produto e uma consequência da modernidade. A dicotomia central da obra é entre uma sociedade democrática, parlamentar e liberal, que deveria adotar o modelo económico americano dos anos 1920, orientando a produção industrial para o consumo e satisfação das necessidades materiais dos seus cidadãos numa conjuntura de paz, e uma sociedade totalmente militarizada, que deveria reproduzir a utopia da «comunidade das trincheiras» da I Guerra Mundial, governada por «homens de violência», com o desiderato de dirigir toda a produção industrial para o futuro esforço de guerra. Os Estados Unidos formaram a alternativa de sociedade pacífica ainda antes de 1914, em oposição aos regimes europeus que propugnavam a guerra total. A paz entre os cidadãos só poderia ser garantida pelo contínuo progresso económico e material; de outro modo, um clima de conflito e guerra civil poderia pôr em causa a democracia, como aconteceu na República de Weimar.

3 A metodologia utilizada no livro consistiu no transporte de dois modelos de análise teóricos, aplicáveis ao passado histórico europeu, inserindo a teoria no trabalho empírico. A opção metodológica de analisar a Alemanha explica-se pelo conhecimento profundo que Volker tem da história e da cultura alemãs e pelo facto dos dois modelos de sociedade que caracterizam a sua análise terem tido uma concretização histórica na Alemanha entre guerras. A república de Weimar, antes da sua progressiva decadência consubstanciada nos últimos executivos de Brüning, Von Papen e Sleicher, foi um regime democrático, com uma constituição moderna que garantia a liberdade dos cidadãos e da imprensa, encaixando cabalmente na definição de sociedade cívica. Já o nazismo foi o apogeu do regime comandado pelos «homens de violência», alicerçados numa visão racial e biológica da história e da humanidade. O autor não cai em determinismos redutores nem aceita propostas contra-factuais aplicáveis ao passado histórico, não existindo no seu entendimento uma noção de inevitabilidade perante o triunfo dos «homens de violência» durante os anos 30. Esta visão da sociedade materializou-se, mas para Volker a alternativa cívica também poderia ter tido sucesso, não fossem as condicionantes históricas estruturais que pesaram sobre a Alemanha, como as imposições decorrentes do tratado de Versalhes que alimentaram o ressentimento e o sentimento de vingança do povo alemão, a que se juntou uma crise económica irresolúvel e um clima de guerra civil que sucedeu ao armistício de 1918 e reapareceu no aftermath do crash bolsista de 1929. O precário estabelecimento da primeira experiência democrática alemã fracassou devido à ação dos «homens de violência» e à subsequente adesão das massas ao programa de militarismo e racismo extremo de Hitler como solução para a crise económica, institucional e social.

4 O livro foca-se numa narrativa que pretende explicar como as diferentes propostas de sociedade surgiram e foram entendidas pelos protagonistas políticos da primeira metade do século XX. Sendo um estudo muito específico, não tem como objetivo narrar exaustivamente a história política, militar e cultural do século XX europeu. Tem propósitos menos ambiciosos que se coadunam com a perspetiva teórica e analítica adotada, fornecendo uma explicação para o desenvolvimento de uma violência de massas sem grandes precedentes na história, excetuando a violência colonial em África, que é descrita em detalhe no primeiro capítulo. As noções de violência de massas, mobilização total da nação para a guerra e de aniquilação do inimigo não foram um exclusivo do militarismo alemão, sendo as comparações realizadas com outros Estados europeus um dos trunfos do livro, ao desmistificar esta falsa ideia. Os Estados-Maiores da França, da Rússia e do Império Austro-húngaro também planearam e pensaram a guerra em termos da aniquilação total do inimigo.

5 Os objetivos teóricos, analíticos e conceptuais que presidiram à reflexão de Volker têm elementos de continuidade que se complementam e justificam entre si, baseados na contradição estruturante da história da Europa contemporânea: ao ser simultaneamente o berço da cultura democrática, cívica e liberal e das formas mais violentas de militarismo, expansionismo e extremismo ideológico. A sua explicação para o sucesso dos «homens de violência» resulta duma conjugação de fatores, entre os quais o ethnonationalism, aliado ao culto dos valores heroicos da violência e à presença dum darwinismo social radical que se coadunou com o desenvolvimento de noções pseudocientíficas sobre o valor constitutivo da raça.

6 O capítulo «Violence Unleashed, 1914-1923» versa sobre o acontecimento fundador do século XX europeu, rutura decisiva em todos os aspetos da vida social e humana. Nos impérios centrais, a elite militar tomou uma posição de predomínio devido à excecionalidade da situação internacional, afastando os políticos da condução da guerra. A mobilização total dos recursos humanos e materiais da nação foi aqui inaugurada, incluindo tanto a frente de guerra como a home front; tal como a violência de massas dirigida contra as populações civis em solo europeu, compreensível à luz da necessidade de aniquilar totalmente as nações adversárias.

7 A maior originalidade da proposta de Volker está em não considerar o caminho para a rutura revolucionária e violenta preconizada pelos movimentos fascistas como o inevitável destino para parte da Europa dos anos 1920. Não procedendo a um exercício de história contra-factual, que é necessariamente do domínio da literatura e não da história científica, o autor pensa que a possibilidade de formação de sociedades cívicas no coração da Europa foi muito real. Reproduzindo a organização social americana, deveriam ser comunidades políticas democráticas e parlamentares, em que o bem-estar dos cidadãos seria assegurado pela produção em massa de matriz fordiana, que levaria aos mercados produtos de qualidade a um preço comportável para o indivíduo comum. A assinatura do pacto de Locarno, em 1925, e a adesão à Liga das Nações em 1926 dá credibilidade ao pressuposto de que a Alemanha nos anos 1920 não era propriamente um pária internacional e que, inevitavelmente, iria assistir à ascensão dos «homens de violência».

8 Entre os aspetos menos conseguidos do livro, saliente-se a importância exagerada dada aos dois modelos conceptualizados, como se estes tivessem sido as duas únicas alternativas políticas na Europa entre-guerras. Diversos regimes não se enquadram nem no modelo de sociedade cívica, nem no de sociedade totalmente militarizada, e dominada pelos «homens de violência»: o Estado Novo de Salazar ou o franquismo, em Espanha, não se adequam cabalmente aos paradigmas propostos, tal como a França de Vichy ou o «austro-fascismo» de Dolfuss. A explicação da organização e estruturas paramilitares dos «homens de violência» é superficial, existindo uma ausência interpretativa do papel fulcral desempenhado pelos partidos políticos na sua ascensão e legitimação eleitoral e política. A utilização dos meios de comunicação modernos e da cultura de massas pelos extremistas não é devidamente enquadrada, havendo somente pequenas referências à sua importância decisiva para a adesão ao fascismo vinda debaixo. O sentimento de decadência civilizacional e de apocalipse, produto da filosofia e do pensamento intelectual do século XIX está totalmente ausente da obra, tendo este sido um propulsionador fundamental para a destruição dos regimes liberais. A apologia da violência e da guerra por grupos de intelectuais, como o da Action Française não é referida, nem a repercussão que as suas ideias tiveram na extrema-direita europeia. Os movimentos artísticos, obcecados com a violência, como os Surrealistas, os Expressionistas e os Futuristas, que transportaram o sentimento de decadência civilizacional para o século XX também não estão presentes na obra nem tão pouco a influência que tiveram sobre uma ideologia centrada nos valores heroicos da guerra, da rutura revolucionária e da violência.

João Campos NevesDoutorando em História Moderna e Contemporânea e membro do CEHC, ISCTE-Instituto Universitário de Lisboa. A sua área de pesquisa é a história política e militar em Portugal durante o Estado Novo. E-mail: neves_zaratustra@hotmail.com

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Historia 396 | PUCV | 2011

Historia 396

La revista Historia 396 (Viña del Mar, 2011-) del Instituto de Historia de la Pontificia Universidad Católica de Valparaíso (Paseo Valle 396, Viña del Mar, Chile), es una publicación en papel (con soporte digital de acceso abierto) editada semestralmente, dedicada a los estudios históricos y de carácter interdisciplinario para el análisis y la comprensión del pasado, los problemas metodológicos y conceptual. […] Historia 396 contempla la publicación de investigaciones relacionados con los diversos campos de la Historia, con particular interés en la Historia de Chile, América y de Europa.

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